Anatomie

6.  LES MUSCLES

Les muscles de la patte postérieure d'un acridien (vue semi-éclatée) (d'après G. HOYLE, 1958).

Le muscle extenseur est plus important que le muscle fléchisseur. Les fibres courtes du muscle extenseur sont attachées d'une part au squelette externe de l'insecte (la cuticule) et d'autre part à un fort tendon situé au centre du fémur et qui le parcourt d'une extrémité à l'autre.

f : pivot ou fulcrum, me : muscle extenseur, mf : muscle fléchisseur, nm : nerf moteur, pe : pli permettant l'extension, pf : pli permenant la flexion, te : tendon extenseur, tf : tendon fléchisseur.

Chaque muscle, parmi la centaine dont dispose l'acridien, a une fonction précise. Il y a lieu de distinguer les muscles squelettiques qui règlent les mouvements, des muscles viscéraux qui permettent le fonctionnement de certains organes.

Les muscles squelettiques encore appelés muscles phasiques ou somatiques s'attachent au tégument par des fibres de raccordement, les tonofibrilles. Les muscles sont généralement de couleur claire, à l'exception des muscles du vol pigmentés en jaune ou orangé. Tous sont de type strié, à commande volontaire.

Un inventaire sommaire des principaux faisceaux musculaires peut être fait en fonction des tagmes :
  – la tête contient la musculature des antennes, des pièces buccales, les muscles de liaison avec le thorax ;
  – le thorax porte les muscles destinés à la locomotion. Ceux-ci s'organisent autour des pattes et des ailes et prennent un développement très important au niveau du ptérothorax ;
  – l'abdomen a des muscles segmentaires et intersegmentaires permettant des contractions et des dilatations considérables. Un complexe musculaire important anime les valves génitales des femelles en vue de la copulation, du forage et de la ponte. Le jeu des muscles de l'abdomen est également important chez les mâles pour permettre l'accouplement et l'intromission du pénis dans le gonopore.

Les muscles des ailes chez Nomadacris septemfasciata (vues internes droites du ptérothorax) (d'après F.O. ALBRECHT, 1956a).

A : muscles directs du vol : insérés sur les sclérites alaires, à la base des ailes, ils gouvernent directement tous les mouvements des ailes, autres que ceux de bas en haut, 85-114 : muscles responsables de la fermeture des ailes, 97-98-127-128 : muscles provoquant un mouvement de rotation vers l'intérieur à la fin du mouvement descendant, 99-129 : muscles responsables de l'ouverture des ailes.

B : muscles indirects du vol : insérés sur les parties dures du ptérothorax, près de la base des ailes. Ils sont responsables des mouvements des ailes de bas en haut par modification de la courbure des tergites, 81-112 : muscles dorsaux longitudinaux, 83-84 : 1re et 2e paires de muscles tergo-sternaux du mésothorax, 113 : muscles tergo-sternaux du métathorax.

ap : apophyse pleurale, as : apophyse sternale, bs2-bs3 : basisternites méso et métathoraciques, ps2 : présternite mésothoracique, st1 : 1er sternite abdominal, 1-2 : 1er et 2e sclérites basalaires mésothoraciques, 3-9 : processus pleuraux alaires méso et métathoraciques, 5-11 : sclérites subalaires méso et métathoraciques, 6-12: 3e sclérites axillaires méso et métathoraciques, 7-8 : 1er et 2e sclérites basalaires métathoraciques.

Les muscles squelettiques sont formés de fibres contractiles striées : les myofibrilles, enveloppées dans une membrane cellulaire ou sarcolemme. Ces fibres sont innervées par des nerfs moteurs ; elles sont nourries par l'hémolymphe et respirent grâce au réseau dense de trachées et de trachéoles.

Les muscles viscéraux, striés, encore appelés muscles toniques ou splanchniques, agissent sur les viscères. Des incertitudes subsistent encore sur la nature de certains muscles formant la paroi de quelques organes internes.