Dynamique des populations

8.  LES PULLULATIONS

Une pullulation est un regroupement important de criquets susceptible de provoquer de graves dégâts aux cultures. La densité dépasse 100 000 individus par hectare.

L'obtention d'effectifs nombreux sur un espace moins restreint et circonscrit est possible dans deux conditions prises séparément ou conjuguant leurs effets :
  – la multiplication sur place,
  – les apports de populations imaginales.

L'augmentation du taux de multiplication d'une espèce dans un site est due à des conditions écologiques favorables, proches de l'optimum écologique, à la disparition d'un ou de plusieurs facteurs de destruction, ou encore à la colonisation d'un nouveau biotope favorable de création récente. On peut observer simplement une augmentation de la natalité ou une diminution de la mortalité ou les deux phénomènes à la fois. Un potentiel de reproduction très élevé permet aux acridiens de pulluler rapidement dès que l'environnement le permet.

Des pullulations peuvent aussi apparaître, ou se renforcer, grâce à des apports massifs de populations allochtones. La concentration des ailés migrants est souvent amplifiée par une restriction des surfaces favorables ou disponibles. Des pontes sont alors déposées de façon groupée et si les conditions écologiques restent bénéfiques, les effectifs à la génération suivante peuvent devenir très importants.

Le déclenchement des pullulations paraît lié essentiellement à deux causes :
  – la synchronisation fortuite mais durable de l'évolution spatio-temporelle des conditions d'environnement suboptimales et du développement des populations d'acridiens ravageurs. Si l'espèce dangereuse bénéficie de conditions écologiques propices à sa multiplication, des pullulations sont à craindre.
  – les modifications des composantes statiques ou dynamiques du milieu sous l'influence de l'homme, en regard de ses activités agricoles, pastorales ou industrielles.

La déforestation, le surpâturage, l'irrigation, la mécanisation, l'introduction de nouvelles cultures, sont autant d'exemples de changements qui, selon les circonstances, permettent :
  – à un ravageur déclaré de devenir encore plus dangereux,
  – à un acridien non nuisible de devenir un ravageur,
  – ou au contraire à un ravageur de disparaître de l'actualité économique.

Les pullulations, comme les rémissions, apparaissent dans leur début comme le résultat de circonstances particulières, induisant un déséquilibre des populations. Le maintien d'effectifs élevés ou au contraire d'effectifs faibles ne requiert que des circonstances d'environnement beaucoup plus communes.