Éthologie

L'éthologie est la science des mœurs, l'étude et la description du comportement des animaux.

1.  ACTIVITÉS GÉNÉRALES

La plupart des activités des acridiens sont liées aux conditions de leur environnement et à leurs motivations (faim, soif, excitation sexuelle, gravidité).

1.1  LE MATIN

À l'aube, les larves et les ailés sont perchés sur les plantes, dissimulés dans les touffes,presque immobiles. La température est fraîche. Lorsqu'il y a de la rosée, certains d'entre eux s'en abreuvent.

En début de matinée, les acridiens exposent leur corps au soleil pour se réchauffer. Ils restent sur les herbes ou descendent sur les plages de sol nu les plus chaudes. Ils se positionnent perpendiculairement aux rayons du soleil, pour augmenter rapidement leur température interne. Le criquet expose le maximum de surface corporelle au soleil. Il alterne les positions perpendiculaires et parallèles à la lumière pour contrôler le flux thermique, et réguler sa température interne. En cas d'échauffement excessif, l'orientation au vent lui permetd'abaisser sa température.

1.2.  DANS LA JOURNÉE

La marche est une activité normale au cours de la journée. Le criquet y consacre un tiers de son temps. Les sauts sont surtout déclenchés par des dérangements, l'activité sexuelle ou ledéplacement sur un sol chaud ou partiellement inondé. La vitesse de déplacement croît avec la taille des individus et est largement influencée par la densité de la végétation.

L'alimentation est une activité intermittente. Elle a surtout lieu aux heures fraîches, dans la matinée ou en fin d'après-midi. Elle est ralentie la nuit et durant les heures les plus chaudes de la journée. L'acridien fait des repas d'une durée de quelques minutes à un quart d'heure, avant de chercher une autre plante ou de changer d'activité. En zone tropicale sèche, la prise de nourriture est plus fréquente entre 20° et 30°C. Elle décroît nettement si la température descend en dessous de 15°C. Inversement, elle peut être suspendue lorsque la température est trop élevée. Locusta migratoria ou Nomadacris septemfasciata consacrent 30 % de leur temps à leur alimentation.

De la fin de la matinée au milieu de l'après-midi, la température au sol est très élevée (60°C sur sol nu). Les criquets se dressent sur leurs pattes de façon à éloigner le corps du sol puis recherchent un abri à l'ombre de la végétation, dans les fentes du sol, en s'enfouissant sous une pellicule de sable, ou même sous l'eau pour les espèces semi-aquatiques.

L'activité reprend en fin d'après-midi. Les vols spontanés de jour sont rares chez les sauteriaux et chez les locustes en phase solitaire. Ils sont souvent associés à la reproduction. Par contre, ils sont fréquents chez les locustes en phase grégaire.

1.3.  LE SOIR

Le soir, les acridiens se perchent à nouveau sur les plantes. Les ailés de nombreuses espèces réchauffent leurs muscles alaires en battant des ailes un quart d'heure à une demi-heure aprèsle crépuscule, puis s'envolent contre le vent.

Les déplacements nocturnes sont très fréquents chez les sauteriaux et les locustes en phase solitaire. Ils ont lieu pendant la première partie de la nuit, tant que la température est au moins égale à 20°C. Des déplacements à grande distance peuvent alors se produire grâce au vent. Quand la température nocturne est anormalement élevée, les locustes en phase grégaire peuvent poursuivre leur vol groupé.

D'autres activités ont encore lieu pendant les nuits chaudes : alimentation, ponte, stridulation...Il n'y a pas de cas généraux, mais des habitudes propres à chaque espèce.

En fin de nuit, les acridiens peuvent descendre se dissimuler au centre des touffes d'herbes ou se blottir dans de petites dénivellations du terrain pour lutter contre le froid.

Exemples, chez le Criquet migrateur malgache Locusta migratoria capito de courbes d'activité enregistrées en actographe en conditions semi-naturelles.

En abscisse la date (J : jour de la mue imaginale) avec indication de la durée du jour (en blanc) par rapport à la nuit (en gris) et en ordonnée l'activité locomotrice en unités d'activités. On remarque d'une part la baisse d'activité lors de la mue imaginale et d'autre part la grande variabilité de l'activité d'un individu à l'autre.

S : individu solitaire, G : individu grégaire.