Morphologie

La morphologie est l'étude de la configuration et de la structure externe d'un organe ou d'un être vivant. Savoir reconnaître et nommer chaque pièce morphologique, c'est pouvoir comparer les individus ou encore classer les espèces.

1.  ASPECT GÉNÉRAL

Les Acridiens sont des Orthoptères dont la taille varie de 7 mm pour les plus petits, à 12 cm, avec une envergure alaire de 23 cm pour les plus grands. Ils se distinguent des Sauterelles ou des Ensifères par trois caractères morphologiques importants :
  – les antennes, courtes et formées d'un petit nombre d'articles,
  – l'organe de ponte, composé de valves robustes et courtes,
  – l'absence d'appareil stridulatoire sur les élytres analogue à celui des grillons.

Le corps est plutôt cylindrique, renflé ou rétréci aux extrémités. Les variations selon les espèces portent aussi bien sur la forme générale du corps que sur la coloration, la rugosité des téguments ou la forme des appendices de la tête, du thorax ou de l'abdomen. Il existe souvent une relation globale entre l'aspect général des représentants d'une espèce et son environnement :
  – les espèces phytophiles vivant dans les herbes ont une forme très allongée mimant les pailles (Cannula gracilis, Leptacris violacea) ;
  – les espèces terricoles (géophiles) présentent un aplatissement dorso-ventral (Chrotogonus senegalensis, Tenuitarsus sudanicus) ;
  – les espèces qui aiment les milieux pierreux (ripicoles) ont un aspect beaucoup plus globuleux (Pycnocrania grandidieri).

Les phénomènes d'homochromie sont fréquents : couleur noire sur brûlis, teinte verdâtre des espèces phytophiles, pigmentation rougeâtre sur sols latéritiques.

Les téguments sont lisses ou rugueux selon les espèces et les parties du corps, parfois munis d'éperons comme chez Phymateus saxosus. La pilosité, très variable, désigne tous les phanères (productions épidermiques apparentes) du tégument, sensoriels ou non, à l'aspect de soies ou de poils. Certains acridiens sont presque totalement glabres, d'autres méritent l'appellation de criquets velus, comme Locusta migratoria, à cause de la pilosité thoracique ventrale.

En dépit de cette diversité d'aspect, les acridiens possèdent une unité structurale fondée sur la présence de trois tagmes fondamentaux :
  – la tête, composée de 6 métamères,
  – le thorax, de 3 métamères,
  – l'abdomen, de 11 métamères.