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Les criquets ravageurs

Nomadacris septemfasciata (Serville, 1838)

Famille : Acrididae

Sous-famille : Cyrtacanthacridinae

Noms communs : le Criquet nomade, le Criquet rouge

Nomadacris septemfasciata est un locuste de grande taille que l'on trouve au sud du Sahara, principalement en Afrique australe où ses foyers grégarigènes ont été localisés en Zambie, en Tanzanie, au Malawi mais aussi à Madagascar et dans l'île de la Réunion. Au Sahel, l'espèce est plus accessoirement rencontrée aux îles du Cap-Vert, dans le delta central du fleuve Niger au Mali et autour du lac Tchad.

Cet acridien est également appelé Criquet nomade à cause de ses déplacements en saison sèche ou Criquet rouge pour la couleur de ses ailes postérieures. Nomadacris septemfasciata appartient à la famille des Cyrtacanthacridinae comme d'autres ravageurs tels que Schistocerca gregaria (Forskål, 1775), Anacridium melanorhodon melanorhodon (Walker, 1870) ou Ornithacris cavroisi (Finot, 1907) avec qui il est souvent confondu.

Le Criquet nomade est très exigeant vis-à-vis du facteur hydrique. Il recherche activement les milieux humides, avec de grandes étendues herbeuses, dans les bas-fonds, les plaines saisonnièrement inondées, avec quelques ligneux comme Acacia farnesiana ou Mangifera indica pour satisfaire son tempérament semi-arboricole. Son régime alimentaire est à tendance graminivore. Ses biotopes sont des formations herbacées mixtes dont la strate supérieure est occupée par Hyparrhenia, Echinochloa et Cyperus ainsi que la strate inférieure par du Cynodon par exemple. Dans les zones cultivées, les cultures céréalières méso-hygrotrophes sont souvent colonisées surtout si les lisières sont embroussaillées et si des friches ou des jachères sont imbriquées entre les champs. L'acridien se sédentarise dans ces lieux où il trouve abri, perchoir et alimentation.

Nomadacris septemfasciata développe une génération par an, avec une diapause imaginale en saison sèche, diapause induite par la diminution de la durée du jour. La maturation sexuelle et les pontes ont lieu en début de saison des pluies durant une période assez longue ce qui amène à un certain échelonnement des éclosions. L'incubation des œufs dure un mois environ et les larves se développent en deux mois. Il y a entre 6 à 8 stades larvaires selon le sexe des individus et son état phasaire.

Les imagos émergeant resteront immatures jusqu'à la saison des pluies suivante.

La grégariaptitude du Criquet nomade est moins exacerbée que celle du Criquet pèlerin ou du Criquet migrateur. C'est durant les années sèches que les aires grégarigènes sont réactivées par suite de la réduction des surfaces colonisables pour cet acridien hygro-mésophile et par augmentation de la densation des populations jusqu'à atteindre le seuil critique de transformation phasaire. Pendant les années d'invasion, les essaims s'étendent sur quelques hectares à quelques centaines de km2. Les criquets volent le jour, si la température de l'air dépasse 26°C, dans le sens du vent et en mouvements assez lents. Les déplacements n'excèdent pas 20 à 30 km par jour. Les essaims matures se dispersent ensuite avant la ponte. Celle-ci a lieu souvent la nuit, dans un sol humide, sablo-argileux. Les femelles se regroupent sur des surfaces restreintes pour déposer 70 à 90 œufs/ponte. Les bandes de jeunes larves qui en seront issues peuvent progresser de plusieurs centaines de mètres par jour sur terrain découvert. Les imagos restent groupés ce qui augmente la cohésion de l'essaim.

Par rapport aux solitaires, les grégaires vivent moins longtemps, se développent en 6 au lieu de 7 stades larvaires et ont une maturation sexuelle plus longue. Les femelles pondent moins d'œufs et moins souvent mais les larves sont plus grosses et plus lourdes. Les grégaires sont plus fortement mélanisées que les solitaires.

À la dernière grande invasion généralisée, de 1930 à 1944, presque tout le sud du continent africain était concerné. Ce sont les cultures des biotopes de reproduction méso-hygrotrophes qui sont les plus souvent attaquées : maïs, riz, canne à sucre, arbres fruitiers ou des ligneux comme les acacias, les eucalyptus, les pins et les espèces herbacées sauvages. Des tentatives de lutte écologique ont été introduites en Afrique centrale mais sans succès, en essayant de modifier le contexte environnemental des foyers de grégarisation. Actuellement, la lutte est toujours de nature chimique. Ce sont des perfectionnements dans les techniques d'épandage et la sélection de produits acridicides qui peuvent raisonnablement apporter les meilleures garanties de progrès.

Le Criquet nomade possède une coloration générale typique qui permet de bien le reconnaître. La teinte générale est un mélange de beige clair et de brun. Il n'existe pas de forme verte. Les élytres sont ornées de sept bandes transversales brunes bien nettes d'où le nom de septemfasciata et les ailes postérieures sont rouges. Le pronotum possède deux larges bandes latérales brunes tout à fait caractéristiques.

Les larves peuvent être reconnues également à leur pigmentation. Il existe cependant une grande gamme de couleur en fonction de la phase de l'individu. Les solitaires peuvent être vertes ou brunes et les grégaires sont jaunes vif avec une maculature noire.

Morphologie générale

Taille : le mâle mesure de 60 à 70 mm de long, la femelle de 60 à 85 mm.

Coloration générale du corps

La coloration générale est constituée d'un mélange de beige clair et de brun qui permet de bien reconnaître l'espèce. La forme verte n'existe pas. Les élytres sont ornés de 7 bandes transversales brunes bien nettes.

Le pronotum possède 2 larges bandes latérales brunes tout à fait caractéristiques. À la maturation sexuelle, les grégaires prennent une teinte jaunâtre.

Les larves solitaires sont globalement vertes ou brunes et les grégaires uniformément marron, jaune et noir.

Coloration des ailes

Rouges. Les ailes postérieures sont rougeâtres.

Présence d'un tubercule prosternal