Écologie

L'écologie est l'étude des rapports entre les êtres vivants et le milieu dans lequel ils vivent.

1.  TEMPÉRAMENT ET OPTIMUM ÉCOLOGIQUES

Chaque espèce a besoin de trouver dans son environnement des éléments et des conditions qui lui conviennent pour assurer sa pérennité. L'ensemble de ses besoins caractérise son tempérament écologique moyen.

Les études écologiques sont d'autant plus précises qu'elles font appel à des facteurs écologiques simples, définis par un seul paramètre, ce qui suppose une sélection objective des facteurs agissants ou discriminants. Par facteurs discriminants, on désigne les facteurs qui influent significativement sur le développement et la croissance des organismes. En pratique, les facteurs discriminants sont les seuls à retenir pour décrire le tempérament écologique.

Cinq à dix facteurs suffisent généralement pour rendre compte de l'évolution de la dynamique des populations.

Schéma représentant les limites de tolérance d'une espèce en fonction de l'intensité d'un facteur écologique.

En ordonnée, l'abondance de l'espèce ; en abscisse, le degré de réalisation du facteur écologique considéré.
1 : limite inférieure de tolérance,
2 : limite supérieure de tolérance de l'espèce pour le facteur écologique considéré.

Les facteurs écologiques comme le facteur hydrique, ou le facteur énergétique, se rapportent chacun à un seul élément qui peut présenter différentes conditions de réalisation : qualité, quantité, intensité, périodicité. Toutes les conditions théoriquement réalisables ne se présentent pas toujours dans la nature, aussi doit-on tenir compte de la gamme des conditions effectivement réalisées sur le terrain.

Quatre catégories de conditions sont reconnues en fonction de leur impact :
  – conditions létales : incompatibles avec la survie de l'organisme ;
  – conditions défavorables : ralentissent ou perturbent l'organisme de telle sorte que le taux de reproduction d'une génération à la suivante est inférieur à 1 ;
  – conditions favorables : permettent un développement complet de l'organisme et, en cas de persistance, assurent un taux de reproduction supérieur à 1;
  – conditions optimales ; l'organisme peut exprimer la totalité de son potentiel biotique ; le taux de reproduction est très largement supérieur à 1.

Dans un environnement déterminé, le développement d'un acridien est limité par le facteur qui présente la condition la moins favorable selon la loi du minimum. On doit donc compléter la notion de facteur discriminant par celle de facteur limitant.

Pour décrire le tempérament écologique d'une espèce, il est donc utile de tenir compte des conditions létales, défavorables, favorables, optimales, relatives aux facteurs discriminants et des interactions possibles entre eux. Cette remarque conduit à reconnaître l'existence de quatre contextes écologiques :
  – le contexte létal : une ou plusieurs conditions écologiques entraînent à plus ou moins long terme la mort des individus ;
  – le contexte de survie : certaines conditions écologiques sont défavorables, le maintien de l'espèce est possible temporairement, le rapport de la natalité à la mortalité est négatif ;
  – le contexte de vie normale : les conditions écologiques sont compatibles avec la vie, le taux de reproduction n'est pas maximal, certaines conditions restant limitantes ;
  – l'optimum écologique : tous les facteurs discriminants atteignent des valeurs optimales, la limite d'expansion relève des potentialités biologiques de l'espèce.

L'ensemble des contraintes que subit une espèce par rapport à son tempérament écologique marque les contours de l'habitat de l'espèce encore appelé environnement propre. Dans les biotopes-types de l'espèce, l'ensemble des conditions est proche de l'optimum écologique.

Le concept de niche écologique est évolutif. Trois acceptions différentes peuvent être entendues :
  – la niche écologique est l'ensemble des besoins et des aptitudes autécologiques de l'espèce (la niche devient synonyme du tempérament écologique) ;
  – la niche écologique est la place qu'occupe une espèce ou une population dans une biocénose (la niche acquiert une dimension purement synécologique),
  – la niche est l'ensemble des biotopes où l'on rencontre l'espèce (la niche est alors synonyme d'habitat).