Taxonomie

9.  LES INSECTES PTÉRYGOTES

Les insectes ptérygotes sont normalement ailés à l'état adulte bien que certains représentants aient pu devenir secondairement aptères, après avoir eu des ancêtres ailés. On n'observe jamais de mue postérieure à l'apparition de la maturité sexuelle.

En regard des métamorphoses, les insectes ailés se classent en deux catégories bien distinctes : les Holométaboles et les Hétérométaboles.

Les Holométaboles ont des métamorphoses complètes ; ils passent par divers états :
  – œuf (état immobile),   – larve (état actif), qui diffèrent beaucoup des adultes,
  – stade pré-imaginal (état immobile),
  – imago (état actif).

Les Hétérométaboles ont un développement progressif, sans stade immobile entre la larve et l'adulte. Les larves ressemblent à des imagos sans aile. On considère ce groupe comme étant moins évolué que le précédent. Parmi les Hétérométaboles, on sépare les Paurométaboles des Hémimétaboles.

Les larves et adultes Paurométaboles vivent dans le même milieu, aquatique ou aérien. Les Hémimétaboles changent de milieu au cours de leur développement. Le cas des libellules est bien connu.

Une autre classification importante des insectes ptérygotes est fondée sur la structure de la nervation alaire et la forme des ailes au repos. Deux super-ordres sont identifiés : les Paléoptères et les Néoptères.

9.1  LES PALEOPTÈRES

Les Paléoptères ont des ailes rigides non susceptibles de se replier en arrière au repos. Les ailes antérieures ne recouvrent jamais les ailes postérieures. Ces insectes ont des pièces buccales broyeuses et un développement de type hémimétabole. Les plus importants sont les Ephéméroptères (éphémères) et les Odonates (libellules, demoiselles).

Le trait représente 1 cm.

9.2.  LES NÉOPTÈRES

Les Néoptères forment l'immense majorité des insectes avec les ailes équipées d'un champ jugal ou neala. Les ailes se replient en arrière au repos. On distingue les Polynéoptères, les Paranéoptères et les Oligonéoptères.

9.2.1.  Les Polynéoptères

Les Polynéoptères ont des ailes toujours indépendantes pendant le vol. Le champ jugal est très développé. Les pièces buccales sont de type broyeur. L'extrémité du corps porte des cerques. Les insectes de ce type sont habituellement Paurométaboles, à l'exception des Plécoptères. Neuf ordres appartiennent à cette catégorie :

Le trait représente 1 cm.

Dictyoptères : blattes, mantes,
Isoptères : termites,
Zoraptères : petits insectes de moins de 2 mm,
Plécoptères : perles,
Notoptères : petits insectes aptères, une dizaine d'espèces,
Chéleutoptères : phasmes, phyllies,
Orthoptères : sauterelles, courtilières, criquets, grillons,
Embioptères : embies,
Dermaptères : forficules.

9.2.2.  Les Paranéoptères

Les Paranéoptères ont des ailes généralement indépendantes. Le champ jugal possède une seule nervure. Les pièces buccales sont habituellement de type piqueur. Les tarses des pattes ont au plus trois articles. Les cerques sont rudimentaires ou inexistants. Le développement est généralement de type paurométabole, avec des passages vers l'holométabolie. Six ordres sont connus dans ce groupe :

Le trait représente 1 cm.

Psocoptères : psoques ou poux des livres,
Mallophages : lipoptères ou ricins,
Anoploures : poux,
Homoptères : cigales, cicadelles, psylles, aleurodes, pucerons, cochenilles,
Héréroptères : nèpes, ranaires, notonectes, punaises, hydromètres,
Thysanoptères : thrips.

9.2.3.  Les Oligonéoptères

Les Oligonéoptères représentent le groupe le plus riche en espèces. Il est caractérisé par un développement holométabole. Les pièces buccales présentent une grande diversité, de même que la forme des ailes. Les nervures sont relativement nombreuses. Il existe dans certains cas des dispositifs d'accrochage entre la première et la seconde paire d'ailes. Le champ jugal possède une seule nervure. Les cerques sont réduits ou inexistants. On dénombre onze ordres :

Le trait représente 1 cm.

Coléoptères : scarabées, cantharides, vers luisants, taupins, dermestes, coccinelles, capricornes, bruches, chrysomèles, charançons, scolytes, hannetons, carabes, bousiers, doryphores, cétoines,
Mégaloptères : sialis,
Raphidioptères : raphididés,
Planipennes : fourmilions, chrysopes,
Mécoptères : panorpes,
Trichoptères : phryganes.

Le trait représente 1 cm.

Lépidoptères : papillons,
Diptères : mouches, moustiques, taons,
Aphaniptères : puces,
Hyménoptères : guêpes, abeilles, fourmis,
Strepsiptères : stylops.

Ces classifications reposent sur les trois seuils évolutifs traversés par les insectes depuis des centaines de millions d'années :
  – l'expansion des ailes,
  – le développement d'une articulation alaire complexe permettant de replier les ailes au repos vers l'arrière du corps,
  – l'acquisition de métamorphoses complètes.

Les noms donnés aux ordres d'insectes dérivent pour la plupart de leurs caractéristiques alaires :
  – Coléoptères : ailes antérieures servant d'étui pour les ailes postérieures,
  – Orthoptères : ailes à plis droits,
  – Hémiptères : ailes antérieures à demi coriaces,
  – Lépidoptères : ailes couvertes d'écailles,
  – Névroptères : ailes nervurées,
  – Hyménoptères : ailes membraneuses,
  – Diptères : ailes antérieures seules développées. Les ailes postérieures sont transformées en organes d'équilibre en vol,
  – Thysanoptères : ailes frangées.